La ville de SAINT PIERRE n’est pas très étendue, mais historiquement, elle est divisée en trois quartiers
Quartier du Mouillage
ainsi dénommé car au 17° siècle, en raison des nombreux navires qui embarquaient et débarquaient des marchandises dans les rues tracées perpendiculairement à la côte « les calles ».
Aujourd’hui, les quais ont été reconstruits en dur et le ponton accueille des bateaux de croisière.
Sur la place Bertin, une jolie maison en bois construite sur les fondations de l’ancienne Bourse du Commerce détruite en 1902, abrite la Maison du Patrimoine et de la Culture. Le phare a également disparu, seule la fontaine Agnès a résisté.
Sur l’ancienne place, a été édifié un marché couvert très animé le samedi et qui propose poissons, fruits et légumes à profusion.
Une promenade côtoie la plage avec ses petits restaurants et offre une jolie vue sur la baie.
L’église du Mouillage, à l’angle de la rue Victor Hugo et de la rue Alfred Lacroix, partiellement détruite en 1902, a été reconstruite en partie grâce aux dons de Victor DEPAZ . A l’intérieur, on remarque les colonnes déformées et gonflées par la chaleur de l’éruption qui soutiennent l’ensemble. A voir, le maître-autel en marbre blanc représentant la Cène.
Derrière l’église, se trouve l’étonnant cimetière du Mouillage avec ses tombes carrelées en faïence noire et blanche, quelques petites chapelles en marbre blanc et un ossuaire rassemblant les dépouilles des victimes de l’éruption de 1902. Chaque année, le 8 mai, les habitants rendent hommage aux victimes par une retraite aux flambeaux et se réunissent au cimetière devant le monument commémoratif.
Quartier du Centre
Avant l’éruption du volcan, c’était le quartier administratif qui s’étend au nord du quartier du Mouillage et qui montre les ruines les plus saisissantes et émouvantes.
Il faut commercer par la visite du Musée Volcanologique Frank Perret situé en haut de la rue Victor Hugo, à l’emplacement des batteries d’Estnoz, canons qui défendaient la baie de Saint Pierre.
C’est grâce à un volcanologue américain Frank Perret que ce musée vit le jour. Il a rassemblé de nombreux vestiges, documents, photographies, objets trouvés dans les ruines qui donnent une idée de la violence destructrice de l’éruption.
On peut voir notamment le célèbre bourdon aplati et fondu de la cathédrale, des fragments de statues provenant soit de la cathédrale, soit de l’église du Mouillage, et des objets ramenés de l’épave du trois-mâts Tamaya : un hublot, une lanterne de pont, la cloche de quart en bronze.
Sur les murs, des photographies et documents divers relatent les moments de la vie de Saint Pierre au temps de sa splendeur avant la catastrophe et des vues après l’éruption qui montre une ville complètement soufflée par l’explosion du volcan.
A 100 mètre du Musée, on découvre les ruines du théâtre qui connut son heure de gloire avant 1902.
En effet, construit au XVIII° siècle sur le modèle du théâtre de Bordeaux, le théâtre de Saint Pierre atteste de la richesse de la ville et de l’importance de la vie culturelle. De nombreux spectacles, théâtres, concerts ou opéras y sont donnés, soit par des troupes locales, soit par des troupes de la métropole. De nombreuses réunions politiques ont eu lieu également, après l’abolition de l’esclavage, en 1848.
Aujourd’hui, il ne subsiste que le magnifique escalier, et quelques vestiges des loges et de la scène.
Juste derrière le théâtre, se trouve le cachot du intact du prisonnier Cyparis qui a dû sa survie au fait que le cachot était orienté dos au Mont Pelée qui l’a protégé des nuées ardentes et aux épais murs de pierre.
Les ruines saisissantes des Maisons de Commerce du Figuier se trouvent face à la rade.
Les murs sont encore visibles, sans doute ont-ils été protégés du souffle dévastateur par les batteries d’Estnoz.
Ces maisons construites au cours des 18° et 19° siècle servaient d’entrepôts aux multiples marchandises qui transitaient à Saint Pierre et sont un témoignage de la richesse du port.
Quartier du Fort
On accède au quartier du Fort en traversant la rivière Roxelane par le pont de pierres construit en 1766, le plus ancien de l’île, et seul édifice ayant résisté à l’éruption volcanique.
Après la place du Marché, suivre les indications indiquant les ruines de l’ancienne église du Fort. Il ne subsiste que les soubassements, des blocs de pierre calcinés, des chapiteaux et colonnes renversés envahis par des herbes folles. L’église était pleine de fidèles en ce jour d’Ascension du 8 mai 1902 ; il n’y eut aucun survivant.
En redescendant vers la Roxelane par la rue Royale, prendre à gauche la rue Levassor qui monte au point le plus haut de Saint Pierre. Sur la gauche, à 100 mètres, la rue Monte au Ciel, ancienne ruelle en escalier qui gravit les flancs de la colline. Il ne subsiste plus que des pans de murs des maisons et des immeubles de rapport qui sont un témoignage du niveau de vie et du confort de la ville de Saint Pierre. C’était alors un endroit très animé et fréquenté par les marins, dockers et soldats.
Par la rue Levassor, on accède à la Maison Coloniale de Santé construite au 19° siècle et qui fut le premier hôpital psychiatrique des Antilles, avec une capacité de 200 lits. Cet établissement tenu par les sœurs de Saint Paul utilise une méthode alors novatrice : l’hydrothérapie. Le patient est plongé attaché dans un bain d’eau fraîche provenant des sources du Mont Pelée, douché au jet, puis cloîtré dans sa cellule. Cette façon de faire peut paraître barbare, mais à l’époque, c’était un réel progrès.
Juste en face, on aperçoit les ruines de l’ancienne Chefferie du Génie, siège de l’administration militaire des Ponts et Chaussées. Les hommes qui travaillaient à la construction et à l’entretien des bâtiments civils et militaires y entreposaient leur matériel. Le bâtiment principal a été restauré et les bassins du jardin ont été dégagés.